07 abril, 2010

Des pluies diluviennes font au moins 102 morts au Brésil

es pluies diluviennes qui se sont abattues sans discontinuer, pendant plus de trente-six heures, sur l'Etat de Rio de Janeiro ont fait au moins 102 morts. Elles ont plongé la deuxième ville du Brésil, avec ses 11 millions d'habitants, dans le chaos, puis la paralysie. Les autorités espéraient un retour progressif à la normale dans la journée du mercredi 7 avril, mais sans trop y croire, les prévisions météorologiques restant très pessimistes.
Les averses orageuses ont commencé à tomber lundi en fin d'après-midi, alors que les Cariocas rentraient du travail. Des milliers d'habitants ne sont arrivés chez eux qu'au petit matin ou ont dû passer la nuit dans des casernes de la police transformées en refuges. Beaucoup ont dû abandonner leur voiture dans des rues transformées en torrents. Plusieurs centaines d'automobilistes ou de passagers de bus ont été secourus par les pompiers à bord de canots Zodiac.

Comme c'est toujours le cas quand Rio est frappé par de fortes intempéries, les plus touchés ont été les habitants des collines surpeuplées où s'accrochent un millier de favelas.

Quelque 180 coulées de boue ont été enregistrées dans l'ensemble de l'Etat. La plupart des victimes ont été emportées par ces glissements de terrain. Déplorant 49 morts, contre 35 pour Rio, la ville la plus touchée de l'Etat a été Niteroi, située de l'autre côté de la baie de Guanabara, où le maire a instauré l'état d'urgence.

L'intensité des pluies s'explique par l'arrivée brutale d'un front froid nuageux dans un ciel saturé d'air chaud et humide. L'été austral qui s'achève a été particulièrement torride dans la région.

Les pluies actuelles sont les plus abondantes survenues à Rio depuis qu'on a commencé à y mesurer les précipitations, en 1917. Il a plu deux fois plus en douze heures que pendant un mois d'avril ordinaire. L'ancien record dans ce domaine datait de 1962.

Les autorités ont admis d'emblée la gravité de la situation. Le maire de Rio, Eduardo Paes, évoquant un "chaos absolu", a reconnu que la ville n'était absolument "pas préparée" à recevoir de pareilles pluies, ajoutant : "Sur une échelle de zéro à dix, Rio mérite moins que zéro."

Le président Luiz Inacio Lula da Silva, arrivé à Rio mardi pour des engagements publics qu'il a dû annuler, s'est contenté d'implorer la bienveillance divine pour qu'il cesse de pleuvoir. Il a déploré que les autorités locales aient, par le passé, trop laissé construire dans les zones à risque et s'est engagé à mettre fin à ce laxisme. Mais cela pourrait ne rester qu'un voeu pieux, tant l'urbanisation sauvage ne cesse de progresser.

Le président brésilien a ajouté que cette catastrophe n'aurait pas de conséquence sur la Coupe du monde de football de 2014 ni sur les Jeux olympiques de 2016, car ces deux événements auront lieu pendant l'hiver austral, une saison au climat plus paisible.

Les écoles publiques sont restées fermées mardi et mercredi. Les transports publics étaient presque totalement à l'arrêt. La plupart des commerces et des banques n'ont pas ouvert leurs portes.

La ville est restée accessible par la route, mais plusieurs grandes artères du centre demeuraient coupées par les eaux. Le maire a demandé aux Cariocas de rester chez eux, sauf urgence personnelle, jusqu'à nouvel ordre.

Le monde.fr

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